Histoire du coaching

Le coaching est une relation d’aide dans laquelle le coach assiste le client dans un voyage introspectif de connaissance de soi et de développement de son potentiel pour atteindre ses objectifs. Il s’agit d’un processus de réflexion et de création orienté vers l’action.

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Ok, peut-être avons-nous entendu certains de ces termes plus d’une fois, mais vraiment, qu’est-ce que le COACHING, et d’où vient-il ? Et qu’est-ce qui le rend vraiment différent des autres disciplines ?

Dans un monde où les termes « coach » et « coaching » sont TRÈS à la mode, nous ne finissons pas par savoir réellement ce qu’est le coaching…
Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que sur le marché, nous trouvons: des coachs sportifs, des coachs de performance, des coachs en nutrition, des coachs de langues (pour apprendre une langue), des coachs de chant, des coachs en PNL (programmation neurolinguistique), des coachs d’équipe, des coachs ontologiques, des coachs de vie, des business coachs, des accountability coachs et on pourrait continuer la liste…

Pourquoi tant de coachings différents ? Eh bien, la réponse est simple : la majorité des disciplines figurant sur cette liste ne sont pas vraiment du coaching. Elles sont d’autres choses, mais du coaching ça n’en est pas!

Pour nous aider à mieux comprendre ce que sont l’identité et l’essence du coaching, rien de mieux que d’explorer son histoire. C’est parti.

L’attelage

Le mot « coach » vient du mot hongrois « kocsi », qui était une voiture tirée par des chevaux qui fut inventée dans un village hongrois au 15ème siècle et qui est devenue célèbre dans toute l’Europe. Le village s’appelait Kocs et a donné son nom à l’attelage. La particularité de ce véhicule est qu’il était rapide, léger, souple et relativement confortable. Lorsqu’il est devenu célèbre vers 1823, toutes les cultures occidentales ont adopté le mot (coach en anglais, coché en français, coche en espagnol, coché en catalan…). Aujourd’hui le mot coche (en espagnol) veut dire “voiture”.

Tuteurs privés

William HopkinsAu milieu du 19e siècle, le mot « coach » a été étendu à un autre sens et à un autre contexte afin de marquer un changement de paradigme dans la méthodologie de l’enseignement. À l’université de Cambridge, William Hopkins fut le premier professeur particulier à commencer à faire du “coaching” pour gagner sa vie, favorisant chez ses étudiants un amour désintéressé pour leurs études et pour la recherche sur les applications des mathématiques en physique et en géologie. Il s’est rendu compte que pour mieux apprendre, il était important que les élèves :

  • ressentent de l’amour pour leurs études;
  • étudient le sujet de manière appliquée et à travers de leur propre expérience;
  • que les explications ne soient pas unidirectionnelles (comme le faisaient les professeurs), mais qu’elles répondent aux besoins réels de l’étudiant.

 

En d’autres termes, le mot « coach » a commencé à être utilisé pour désigner une approche très nouvelle (tout comme le véhicule “coche”) qui permettait cette fois l’accélération de l’apprentissage d’une manière extraordinaire et aidait les étudiants à réussir leurs examens (à atteindre une destination = un but). Cette méthodologie a ensuite été adoptée par les universités de Cambridge et d’Oxford elles-mêmes.

Entraîneur sportif

coaching deportivoA partir de 1867, le mot coach a commencé à être utilisé (à nouveau) en Angleterre et dans le contexte universitaire pour désigner un entraîneur dans le domaine des courses d’aviron (The boat race). Il s’agissait d’une course d’aviron entre les équipes des universités d’Oxford et de Cambridge sur la Tamise qui se poursuit encore aujourd’hui entre les deux universités.
On pense que l’utilisation du terme coach s’est étendue aux entraîneurs de ces équipes (avant de s’étendre à d’autres sports également) parce que ces entraîneurs étaient en dehors de l’université (comme les tuteurs privés) et enseignaient aux étudiants à travers l’expérience. Cependant, il est important de noter que, même ainsi, le coaching sportif a continué (jusqu’à aujourd’hui) avec une méthodologie d’enseignement à sens unique, où l’entraîneur donne des instructions et transmet ses connaissances techniques (ce qui est contraire aux principes du coaching que nous connaissons aujourd’hui comme nous verrons plus loin). C’est pourquoi les mots « coaching » et « entraînement » sont aujourd’hui utilisés de manière interchangeable.

L’enquêteur

De 1927 à 1932, un autre changement de paradigme a commencé, cette fois dans le travail, plus notamment en matière de gestion et de relations de travail. Dans l’expérience de
Hawthorne, à la Western Electric Company, Elton Mayo a mis en œuvre un programme d’ entretiens non autoritaires pour que les employés puissent se développer et mieux faire face aux exigences de leur travail. Elton Mayo et les autres collaborateurs de cette nouvelle méthode ont réalisé que la seule façon efficace de résoudre un problème individuel (ou pour atteindre un objectif) était que l’individu soit capable de penser par lui-même et de résoudre ses problèmes à sa manière. Il s’agissait alors d’un accompagnement exempt de conseils, instructions (transferts techniques) ou persuasion (un accompagnement non directif).

Psychothérapie humaniste non directive

Il est important de mentionner que Mayo a été fortement influencé par Carl Rogers, un psychologue reconnu mondialement comme un précurseur du coaching tel que nous le connaissons aujourd’hui. Roger a mis au point des techniques de « personal counselling », qui ont donné naissance à une nouvelle psychothérapie (non directive). Dans cette discipline, inventée par Carl Rogers (père de la psychothérapie humaniste) nous trouvons de nombreuses similitudes avec les entretiens de Mayo, comme l’absence de conseils et de transferts, l’écoute active (sans interrompre l’autre personne), ne pas montrer une quelconque autorité, ne pas diriger la conversation, rester impartial, etc….

Que ce soit dans un contexte professionnel ou personnel, les “counsellors” aidaient l’autre personne à s’aider soi-même, sans interférer avec leur propre capacité à faire face à leurs problèmes.

C’est à partir des années 1950 que l’on a commencé à parler de coaching pour faire référence à ce type d’accompagnement.

Le mouvement du potentiel humain

En 1962, l’Institut Esalen est né en Californie, un centre d’éducation alternative à but non lucratif où des centaines de séminaires et de cours ont été donnés par différents professionnels et thérapeutes (dont le Dr Carl Rogers).

Il a donné naissance au mouvement du potentiel humain (the human potential movement). Une multitude de thérapeutes y ont enseigné et y ont promu de nouvelles disciplines telles que : Fritz Perls, le père de la Gestalt-thérapie ; Virginia Satir, pionnière de la thérapie familiale systémique ; Paul Watzlawick, figure de proue de l’école de Palo Alto et de la thérapie brève ; Gregory Bateson, un contributeur majeur à la cybernétique, Werner Erhard et ses séminaires de transformation personnelle pour de grands groupes (formation EST) etc. Peu de temps après, dans les années 70 et également en Californie, est née la Programmation Neuro-Linguistique (PNL), très à la mode aujourd’hui, qui a tenté de modeler plusieurs thérapeutes talentueux de l’époque tels que Milton Erickson (père de l’hypnose ericksonienne) ou Eric Berne, père de l’analyse transactionnelle (Burton 2011).

Si ce foisonnement d’influences et de disciplines a pu fournir davantage « d’outils » pour le développement du potentiel humain, il est également vrai qu’il a contribué à la dissolution progressive de l’essence des entretiens non directifs que nous appelions coaching…

Entraînement sportif

En 1974, Timothy Gallwey a publié un livre qui a conduit à un changement de paradigme dans l’apprentissage des athlètes : Le jeu intérieur du tennis (“The inner game of tennis”). Cette publication connut un tel succès que Gallwey fut plus tard reconnu comme le « père moderne » du coaching. Si le coach sportif était souvent un ancien bon joueur donnant des consignes techniques à ses élèves pour atteindre un haut niveau de performance, Gallwey ne l’entendait pas ainsi. Il soutenait dans son ouvrage (et dans son travail en tant que coach de tennis à Harvard) que c’était plutôt grâce à la réduction des consignes ou « transferts » de connaissances techniques que l’élève pouvait grandement accélérer son apprentissage et atteindre des performances élevées. Le travail de Gallwey au niveau sportif a connu un tel succès qu’il a été étendu au monde professionnel et personnel avec la collaboration d’un autre individu de renommée mondiale : John Withmore.

Plus tard, en 1995, la première fédération de coaching (International Coach Federation) est née, avec l’intention de promouvoir le coaching et ses différentes influences.

Conclusion

coaching deportivo

Le mot coaching a connu diverses significations depuis ses premières utilisations au XVe siècle comme calèche/voiture, tuteur privé, entraîneur sportif, et plus tard comme techniques d’entretien et de “counselling”.

Ce que ces différents métiers ont en commun, c’est qu’ils ont tous contribué à un changement de paradigme où l’apprentissage est infiniment enrichi lorsque l’accompagnement se concentre sur l’étudiant/travailleur/athlète, plutôt que sur le transfert de l’enseignement lui-même. En d’autres termes, il s’agit d’aider l’autre à s’aider lui-même, sans interférer avec sa capacité innée à le faire, et de catalyser cette capacité.

Malheureusement, nous nous retrouvons aujourd’hui avec une diversité très importante de disciplines dites « coaching », dont les méthodologies viennent d’autres spécialités et qui ne respectent pas ce principe originel de non-directivité.

C’est ce même principe qui rend la méthodologie du coaching (non directif) unique et différente de toutes les autres professions d’aide comme la psychothérapie, les psychologues du sport, les consultants, les préparateurs mentaux, les entraîneurs ou les tuteurs qui permettent ou reposent sur le transfert de jugements, de connaissances, de diagnostics, de suggestions, de recommandations ou l’utilisation de dynamiques, exercices etc….

Le coaching (non directif) est une profession unique et fascinante.

Alexandre Bardet est un coach humaniste professionnel a dirigé des grandes équipes en entreprise et a accompagné des personnes vers un meilleur contrôle de leur esprit et de leurs émotions. Il est également titulaire d’un Master en pleine conscience (Université de Barcelone), qui lui a permis de développer l’un des premiers programmes de pleine conscience appliqués à la performance sportive en Espagne. Il est athlète et compétiteur d’escrime au niveau régional et national (champion de l’équipe de Madrid en 2015 & 2016).
www.guerreroconsciente.com

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Bibliographie

Bardet, A. (2014). In the jungle of coaching, how to get through succesfully?. Haute École de Gestion de Genève.

Gallwey, T. (1974). The Inner Game of tennis. Jonathan Cape Ltd.
Leonardo Ravier. (2022, 24 de octubre). « Coaching » ¿Qué hay detrás del término? El cambio
de paradigma que dio lugar a una nueva profesión.
[https://www.youtube.com/watch?v=WwsR9peeACI]

O’Connor, J. y Lages, A. (2007). How coaching works: The essential guide to the history and
practice of coaching. A&C Black Business Information and Development.

Ravier, L. (2016). Coaching no directivo: Metodología y práctica. Unión Editorial.

Trahair, R. C. S. (1984). The humanist temper: The life and work of Elton Mayo. New
Brunswick: Transaction Books.